dimanche 3 mars 2013

ODY SABAN (NEE EN 1953)

ODY SABAN

ODY SABAN

Ody Saban- Les Fleurs de la nuit voyagent  2011

"Même dans l'histoire de l'art, c'est l'art magique qui m'a particulièrement retenu : magie profane des dessins d'enfants, des oeuvres de naïfs, de fous et des handicapés mentaux, de Kandinsky, Remedios Varo, Matta,... magie rituelle des proues de pirogues polynésiennes, des statuettes inuïtes ou des poupées hopis.

Les mythes que j'invente parlent, par exemple, de femmes, d'érotisme, d'amour, de cuillères, d'yeux, de plantes et d'animaux sauvages et fantastique, des morts, de monstres bienveillants ou non, de petits enfants, de cérémonies involontaires, de curieux mélanges, de métamorphoses et de quelques diables qui sortent de leurs boîtes... Alors, sorcière ? Allez savoir..."


Transformer le prosaïsme du monde visible, non seulement avec la création d’œuvres d’art, mais tout le temps.
"Passer pour une folle, parce que j’invente des mythes nouveaux, par mutations de l’histoire ou des mythologies, ottomanes, perses, égyptiennes, hébraïques, occidentales, shamaniques…
Refuser la domination masculine. Faire que ce refus saute aux yeux, dans mon art, comme partout ailleurs.
Chercher de toutes mes forces à tracer des esquisses d’une civilisation nouvelle.
Combattre la dictature du Capital et des goûts dégoûtants «des marchés» fussent- ils marginaux.
M’identifier à Lilith et à Louise Michel.
Avec mon amoureux et quelques créateurs, pratiquer de nouveaux modes d’automatismes et de créations collectives.
Voilà quelques risques que je me permets de prendre et aux quelles je m’expose vingt quatre heures sur vingt quatre dans chacune de mes œuvres et de mes actes.
Aimer est aussi un grand risque, émergé de la vie anesthésiée.
Mais pourquoi ne pas entrer dans ma magie subversive?
Personne ne veut la vie comme on la vend. "

Ody Saban- Les fleurs de la nuit voyagent 2011

"Je vous présente des fleurs et des arbres aux formes et aux manières de vivre «fantastiques», comme sont presque toujours les existences et les apparences des végétaux quand on les regarde intensément. Dans cet univers de forêts oniriques aux charmes puissants et lents «comme ceux de lourds parfums», se meuvent  de subtils bateaux, qui représentent l’inconscient humain avec d’autres puissances mouvantes. Là, vivent aussi des êtres surgissant de ma mythologie personnelle. Pour abriter cette galaxie de vie, mes peintures sont le plus souvent de grandes tailles, acryliques sur toiles et aquarelles sur papiers translucides ou sur  des papiers que j’ai préparés. Les œuvres de cette exposition sont inspirées par une légende imaginaire. La voici:
«On connait depuis longtemps les fleurs de jours et certaines fleurs qui s’ouvrent à la lumière de la nuit. On vient de découvrir qu’il y a des fleurs beaucoup plus nombreuses que les fleurs de jour, qui poussent par les nuits sans lune et sans étoiles, dans des lieux très venteux et jusqu’à présent inaccessibles. On commence à connaitre les
forces – promesses et menaces–  de ces fleurs. Ces forces existent aussi chez certains arbres, certains animaux et parmi certains êtres amoureux. Là où ces forces se rencontrent, les métamorphoses sont permanentes et vitales. Ces métamorphoses créent des dimensions nouvelles de l’espace-temps, de nouvelles «couleurs fondamentales» et des manières neuves de percevoir, de ressentir et d’agir. Les fleurs de la nuit ont commencé à éclore et à s’ouvrir dans le jour.  Elles sont lumineuses.» Dans mes tableaux récents j’ai voulu montrer certaines manifestations directes ou indirectes des fleurs de la nuit. Ainsi dans les tableaux «Les fleurs de la nuit voyagent», «Les yeux de la nuit déplacent la forêt», «Les lèvres de l’eau percent la forêt»… J’ai aussi voulu montrer l’environnement des fleurs de la nuit, les êtres qui les hantent, des lettres réelles ou imaginaires qui les accompagnent, ébauchant un langage inédit, insolite. Ici et là apparaissent Lilith avec ses amies et amis, avec son amoureux et le tourbillon de ses passions. Ici et là surgissent aussi des lettres telles «Kous» (imaginaire) ou «Zayin» (réelle),  mais beaucoup de ces lettres de différentes langues restent cachées, couvrant les pollens des fleurs de la nuit de baisers… Ces lettres ne vous deviendront visibles que progressivement en sortant peu à peu du rêve de la nuit des fleurs…”

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