lundi 22 juillet 2013

CLOVIS TROUILLE (1889-1975)

Camille Clovis Trouille, né le 24 octobre 1889, à La Fère (Aisne), et mort le 24 septembre 1975, à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), est un peintre français.



Camille Clovis Trouille, né le 24 octobre 1889, à La Fère (Aisne), et mort le 24 septembre 1975, à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), est un peintre français.

Clovis Trouille entre à l'école des beaux-arts d'Amiens en 1905.

Après sept ans sous les drapeaux, dont quatre ans de guerre, il travaille pendant trente-cinq ans comme maquilleur-retoucheur chez un fabricant de mannequins. Il peint pendant ses loisirs des toiles où les thèmes de l'anticléricalisme, de l'humour macabre et de l'antimilitarisme reviennent fréquemment. Traumatisé par la Première Guerre mondiale, il se définit comme anarchiste.

Sa peinture, qui exalte la couleur et l'érotisme, et pourfend « le sabre et le goupillon », est proche de celle des surréalistes, ce qui le fait remarquer en 1930 par André Breton. En décembre 1931, une de ses œuvres, Remembrance, est reproduite dans le n° 3 de la revue Le surréalisme au service de la révolution. Clovis Trouille s'éloigne ensuite de ce courant en revendiquant ses influences de la Renaissance. Son œuvre emprunte aussi à la culture de masse, notamment à la bande dessinée et au kitsch.

Clovis Trouille est peu connu car il ne recherchait pas la gloire, et ne voulait pas vendre ses toiles. Lorsqu'il consentait à s'en séparer, il souhaitait parfois les récupérer afin d'y ajouter des détails : un personnage, des objets, ou simplement un grain de beauté.


« [Clovis Trouille] ne voulait rien vendre. Je lui ai proposé de faire un livre sur lui. Nous sommes devenus amis et il m’a cédé une toile représentant des bonnes sœurs s’embrassant. Un peu plus tard, il m’appelle et me demande de lui rapporter la toile… J’étais un peu inquiet pensant qu’il cherchait à la récupérer. Il m’a simplement dit qu’il voulait la garder quelques jours et quand il me l’a restituée, il avait ajouté quelque chose : la bonne sœur dans le trou, captivée par la scène du baiser entre deux nonnes. Un an plus tard, il me demande de revenir encore une fois avec le tableau. Et encore une fois il le garde pendant plusieurs jours. Quand il me le rend, il a ajouté deux petits livres de messe tombés sur le sol. Une troisième fois, Clovis Trouille me fait savoir qu’il voudrait encore ajouter un petit détail à son œuvre « inachevée ». Cette fois, il garde la toile assez longtemps et quand il me la rend, je n’ai pas tout de suite remarqué ce « petit détail » : un grain de beauté sur la cuisse dénudée de la bonne sœur. »

Beaux Arts magazine, no 278, 08/2007

« Il est vrai que je n'ai jamais travaillé en vue d'obtenir un grand prix à une biennale de Venise quelconque, mais bien plutôt pour mériter dix ans de prison et c'est ce qui me paraît le plus intéressant » (cité par le musée de Picardie)

« J'ai toujours été contre l'imposture des religions. Est-ce en peignant la cathédrale d'Amiens que j'ai pris conscience de tout ce music-hall ? » in Clovis Trouille, Raymond Charmet et Clovis Trouille, éd. Filipacchi, 1972
 
 
 
CLOVIS TROUILLE-LES FUNERAILLES DE CLOVIS TROUILLE



 
CLOVIS TROUILLE-LE CONFESSIONNAL


 
 








 

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